


Il n’existe pas d’espace
a priori défini pour lancer un exercice de prospective. Si le territoire
constitue une circonscription politique ou administrative reconnue et que
l’initiative est prise par les responsables politiques ou administratifs, les
choses sont relativement claires. Une dynamique prospective peut aussi se
développer dans un espace peu délimité, à partir des acteurs eux-mêmes –
citoyens, associations, communes, entreprises, etc. – selon une logique
endogène. On se rappellera qu’un territoire pertinent est, avant tout, un
territoire dans lequel les acteurs ont la capacité de s’organiser en réseaux, de
se projeter dans le futur ainsi que d’élaborer un projet commun de
développement. Ce faisant, et dès le diagnostic prospectif, si possible, les
participants à l’exercice en délimiteront le périmètre.
Autant il est
indispensable de bien circonscrire le périmètre d’un exercice de prospective,
autant on ne saurait limiter la réflexion à ce périmètre. Systémique et
holistique par définition, la prospective doit prendre en compte l’ensemble des
articulations territoriales, intégrer à la fois les composantes du territoire et
les espaces de niveaux plus larges : transfrontaliers, interrégionaux, européens
et globaux. Cette approche implique la prise en compte des enjeux, visions et
stratégies de ces espaces infra et supra-territoriaux, notamment par l’analyse
des impacts des tendances et enjeux globaux sur le territoire et la manière d’y
répondre. Sur les plans méthodologiques et concrets, il est souvent utile
d’associer à la démarche prospective des parties prenantes provenant de ces
territoires : acteurs locaux, fonctionnaires ou élus européens, représentants de
multinationales, membres d’organisations internationales, etc. Ces
participations extérieures au territoire favorisent les dynamiques hybrides
porteuses de créativité et d'innovation. Dans tous les cas, ces présences
cassent les jeux d'acteurs habituels, ces derniers étant plus attentifs à
l'image qu'ils donnent dans les débats.

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