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Avertissement : le présent glossaire est un outil évolutif et amendable, destiné à forger un langage commun de travail. Il peut dès lors être complété de manière permanente, notamment par l'ajout de concepts nouveaux ou par l'amélioration de l'intelligibilité et de la précision des définitions. Lien :
Individu ou organisation qui interfère dans une action, un processus ou un système en y participant activement de manière consciente ou inconsciente.
(Philippe
Bernoux définit l'acteur comme celui (individu ou groupe) qui participe à une
action et
Branchement dans un espace où l'on perçoit des solutions possibles à une équation ou à un problème, ou encore la coexistence proliférante des futurs possibles. (Isabelle STENGERS dir. , D'une science à l'autre, Des concepts nomades, p. 18-19, Paris, Seuil, 1987). La redécouverte du temps nous confère une responsabilité éthique. Du moins pouvons-nous aujourd'hui éviter de subir comme un fardeau inévitable le poids de nos histoires. D'autres bifurcations sont imaginables, accessibles au prix d'autres fluctuations sur les chemins de l'humanité nombreuse de demain. (Ilya PRIGOGINE, La lecture du complexe, dans Le complexe de Léonard ou la société de création, p. 74, Paris, C. Lattès, 1984).
Contre-courant de résistance à des tendances identifiées. (Edgar MORIN, Pour une politique de civilisation, p. 37, Paris, Arlea, 2002).
C'est l'imprévisibilité potentielle (non calculable a priori) des comportements d'un système qui caractérise sa complexité et non la multiplicité de ses composants, ni même la diversité de leurs interrelations. Ainsi, lorsque les comportements du système sont pratiquement et exhaustivement dénombrables, on est en présence d'un système compliqué ou hypercompliqué, dont un dénombrement combinatoire pourrait permettre de décrire tous les comportements possibles et, par là, de prédire son comportement effectif à chaque instant, dès que la règle ou le programme qui les régit est connu. Il y a complexité, explique Edgar Morin, lorsque les différents éléments constituant le système (l'économique, le politique, l'affectif, le mythologique, etc.) sont inséparables et qu'il y a tissu interdépendant (complexus signifie tissé ensemble), interactif et inter-rétroactif entre l'objet de la connaissance et son contexte, les parties et le tout, les parties entre elles. La complexité, c'est, de ce fait, le lien entre l'unité et la multiplicité.
(Edgar MORIN,
Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur, p. 37-39, Paris,
Seuil, 1999.
Démarche de la pensée consistant à confronter des opinions, des assertions, des idées ou des thèses logiquement contraires ou contradictoires et à montrer comment elles sont liées en réalité par des relations de complémentarité, d'unité ou d'identité. (Serge DIEBOLD, Le petit lexique des termes de la complexité, p. 2, www.mcxapc.org/lexique.htm. 16/01/03).
L'enjeu est ce qu'un problème ou une tendance porte comme changements (pour son public cible et non pour le problème ou la tendance), qu'ils soient positifs (opportunités) ou négatifs (menaces).
Le mot évolution recouvre deux types de transformations temporelles : les évolutions discontinues, telles que les mutations ou changement de phase, sont perçues plus imprévisibles dans leurs résultats que les évolutions "continues" de type développement ou vieillissement. La "théorie des bifurcations" (qui interprète une "continuité visible" par une "éventuelle discontinuité invisible" dont l'évolution est rarement prévisible) permet peut-être de relier ces deux conceptions. (Serge DIEBOLD, Le petit lexique.. p. 3).
Tendances en germe, c'est-à-dire l'ensemble des "signes infimes par leurs dimensions présentes mais immenses par leurs conséquences virtuelles". La plupart de ces facteurs de changement, politiques, économiques, technologiques ou culturels sont des variables à peine perceptibles aujourd'hui mais qui peuvent constituer les tendances lourdes de demain. (Pierre MASSE (1965) cité dans Philippe GABILLIET, Savoir anticiper, Les outils pour maîtriser son futur, p. 167, Issy-les-Moulineaux, ESF, 1999).
Jan Aart Scholte , professeur au Centre for the Study of Globalisation and Regionalisation à l'Université de Warwick estime que l'on peut distinguer cinq types d'idées dans le concept de globalisation : – la globalisation peut signifier internationalisation, c'est-à-dire interaction et interdépendance entre les pays ; – la globalisation peut être vue comme libéralisation, dans le sens d'un monde ouvert où circulent les ressources, les gens, les marchandises, les capitaux, sans entraves, contrôles ni barrières ; – la globalisation peut être comprise comme universalisation, ce qui signifie qu'un phénomène serait dit global lorsque situé dans toutes les parties du monde ; – la globalisation peut être également être un synonyme de "westernalisation" ou d'américanisation, dans le sens de l'extension du mode de vie de l'Ouest ou des Etats-Unis à l'ensemble du monde, particulièrement la consommation ; – la globalisation peut être aussi identifiée à la déterritorialisation. Cela signifie que les relations globales sont vues comme occupant un espace social qui transcende la géographie territoriale. Pour Jan Scholte, il n'y a que cette dernière conception qui rende la tendance qui touche le monde depuis la fin du XXème siècle de manière différente que pour les périodes précédentes. Il n'était en effet pas nécessaire d'appliquer un nouveau concept aux quatre autres sens qui couvrent des phénomènes déjà anciens. Par contraste, la déterritorialisation est sans précédent et, pour Jan Scholte, le concept de globalisation constitue un terme adéquat pour décrire les nouvelles circonstances.
(Jan Aart SCHOLTE, Global
Civil Society : Changing the World ?, in CSGR Working Paper n°31/99,
p. 8, Coventry, University of Warwick,
La gouvernance est le processus selon lequel une organisation ou une société se construit elle-même à partir de ses acteurs. Dès lors, les dynamiques de communication et de contrôle démocratique sont centraux dans le processus au profit d'un dialogue renouvelé . (D'après James ROSENAU, Along the Domestic Frontier, Exploring Governance in a Turbulent World, p. 145sv, Cambridge University Press, 1997).
L'historicité est la prise en compte, comme outil de connaissance, du processus historique, et donc des relations qu'entretient le présent avec le passé.
Manière de considérer globalement une totalité au lieu de la considérer comme un assemblage de parties. Le postulat est que le tout a des propriétés irréductibles à la somme des propriétés de ses parties. (Serge DIEBOLD, Le petit lexique… p. 4).
Ensemble des outils et méthodes d'analyse dont dispose un territoire pour assurer son développement, sa gouvernance ainsi que son pilotage. Ce concept correspond bien au foisonnement interdisciplinaire que l'on retrouve dans de nombreuses initiatives. Ainsi, le projet "Knowledge Regions 2" Regstrat, piloté par Steinbeis Europa à Stuttgart, fait dialoguer l'évaluation, la prospective et le Technology Assessment sous le nom de Strategic Policy Intelligence. De même, la Mutual Learning Platform mise en place par trois directions générales de la Commission européenne (DG Recherche, DG Entreprises et DG Politique régionale) en collaboration avec le Comité des Régions, met autour de la table des experts en prospective, benchmarking et Regional Profiling. On pourrait encore citer le Réseau européen d'Intelligence territoriale (REIT) qui, lui, valorise les systèmes d'Information géographique (SIG) ainsi que les diagnostics territoriaux. Si le concept d'Intelligence territoriale reste assez large, on peut dire qu'on y retrouve généralement quatre ingrédients : – une organisation mutualisée d'acteurs qui forme un réseau implanté sur le territoire ; – un processus de travail basé sur la collecte, l'échange ainsi que le traitement d'informations et de connaissances ; – une attention particulière portée au développement durable et à l'attractivité des territoires ; – un travail collectif, impliquant les parties prenantes du territoire. On le voit, la prospective territoriale ne constitue pas le seul outil d’intelligence territoriale. Mais, comme outil interdisciplinaire, elle occupe à notre avis, une place centrale dans ces dispositifs. Peut-être aussi parce qu'elle fait largement appel aux "sciences régionales".
(Jean-Claude LUGAN, Lexique systémique et prospective, p. 51, Toulouse, Conseil économique et social de Midi-Pyrénées, 2006).
Tableau permettant d'organiser et d'ordonner des variables en lignes et en colonnes afin de mesurer l'impact et le degré d'influence ou de dépendance que ces variables exercent les unes sur les autres.
Un paradigme est la base de la manière de percevoir, de penser, de juger et d'agir qui est associée à une vision particulière de la réalité (1). Il s'agit donc d'une sorte de point de vue subjectif à partir duquel l'individu s'informe du monde qui l'entoure et l'informe à son tour rétroactivement. C'est donc à la fois un contenu et un contenant, un résultat et un processus créateur (2). Les paradigmes, ce sont les principes des principes, les quelques notions maîtresses, qui contrôlent les esprits, qui commandent les théories, sans qu'on en soit conscient nous-mêmes (3).
((1) Willis
HARMAN, An incomplete Guide to the Future, San Francisco, San Francisco
Book Co, 1976, cité dans Marc LUYCKX GHISI,
La préactivité est l'attitude qui consiste à se préparer aux changements prévisibles.
Activité intellectuelle de formation d'opinions sérieuses et étudiées sur l'avenir, mais dont la vérification est incertaine.
(D'après Bertrand de JOUVENEL, L'art de la
conjecture, Paris, SEDES, 1964,
La proactivité est l'attitude qui consiste à anticiper le changement, voire à le provoquer.
Le problème peut être défini comme l'état de tension entre les fins poursuivies et l'image de l'environnement, en d'autres termes comme l'état de tension entre la situation voulue et la situation perçue. (Pierre GONOD, L'amont de la prospective territoriale, p. 5, septembre 2001).
Ensemble des questions qu'un chercheur se pose sur les objets ou phénomènes qu'il a choisi d'étudier et des réponses hypothétiques qu'il va mettre à l'épreuve d'une vérification méthodique. (Serge DIEBOLD, Le petit lexique… p. 7).
Le processus est une séquence de phénomènes dynamiques en mouvement. C'est tout changement dans le temps de matière, d'énergie ou d'information qui se produit dans le système, traitant ces variables d'entrée (input) et les menant aux variables de sortie (output).
(Jean-William
LAPIERRE, L'analyse des systèmes, L'application aux sciences sociales,
Paris, Syros, 1992. cité dans
La prospective est une démarche indépendante, dialectique et rigoureuse, menée de manière transdisciplinaire et collective. La prospective est destinée à éclairer les questions du présent et de l'avenir, d'une part en les considérant dans leur cadre systémique et complexe et, d'autre part, en les inscrivant dans la temporalité. Exploratoire, la prospective permet de déceler les tendances d'évolution, d'identifier les continuités, les ruptures et les bifurcations des variables (acteurs et facteurs) de l'environnement, ainsi que de déterminer l'éventail des futurs possibles. Normative, la prospective permet de construire des visions de futurs souhaitables, d'élaborer des stratégies collectives et des logiques d'intervention possibles et, dès lors, d'améliorer la qualité des décisions à prendre. Le produit d'un exercice de prospective est double. D'une part, la démarche prospective constitue un processus interactif d'intelligence collective et de mobilisation des acteurs : ce processus crée du consensus et donne du sens à l'action qui sera entreprise, notamment au travers de l'identification des enjeux communs et de la construction d'une vision partagée. D'autre part, la prospective se doit de déboucher sur une phase stratégique qui va élaborer des réponses précises aux enjeux de long terme identifiés et permettre de construire un programme d'actions potentiellement capable d'atteindre la vision. Pour être crédible, ce programme devra être aussi précis que possible, rencontrer toutes les contraintes qui pourraient lui être opposées, préciser les opérateurs ainsi que les moyens des actions à mener, en tenant particulièrement compte des choix budgétaires. Ce programme devra également intégrer le pilotage et le suivi de la mise en œuvre, ainsi que l'évaluation du processus et des produits de l'exercice.
On appelle "prospective territoriale", l'application de la prospective aux territoires, qu'ils soient institutionnalisés ou non, et quelle qu'en soit leur taille. Toutefois, dans la terminologie européenne, on oppose le Regional Foresight (la prospective régionale, territoriale) au National Foresight (la prospective nationale). La dimension régionale est alors comprise au sens large, ainsi que le fait par exemple le Comité des Régions, lui qui couvre l'éventail complet des activités exercées par les autorités locales et régionales dans l'Union européenne. Les concepts de territoire ou de région intègrent donc l'ensemble des espaces décrits dans la Nomenclature des Unités territoriales statistiques, développée par Eurostat en 1961 : régions britanniques et belges ou Länders (NUTS 1), régions françaises, Counties, ou provinces belges (NUTS 2), arrondissements, départements ou kreise (NUTS 3) ainsi que les anciens NUTS 4 et 5, les Unités administratives locales, prenant en compte les 112.000 municipalités de l'Europe des 25 (LAU 2) ou des espaces administratifs de niveau supérieur (LAU 1). Ainsi, la prospective territoriale couvre des niveaux à la fois régionaux et infra-régionaux. Dans le cadre d'exercices transfrontaliers ou interregionaux, la prospective territoriale peut aussi porter sur des espaces supra-régionaux ou même hybrides, impliquant des régions à statuts différents ainsi que des Etats nationaux (cfr. Vision 2020 de la Grande Région). Loin de se limiter à des cadres administratifs ou politiques existant, la prospective territoriale peut aussi se déployer autour de tout système régional ou local d'acteurs ou de toute initiative citoyenne structurée. Alors que la mondialisation impacte les territoires et que ceux-ci se donnent des horizons spatiaux élargis, la prospective est devenue un outil majeur de la gouvernance des territoires, notamment grâce à ses vertus de pédagogie, d'apprentissage organisationnel et sociétal, ainsi qu’à son potentiel lui permettant d'appréhender le développement durable.
La réactivité est l'attitude qui consiste à réagir à des sollicitations (stimuli) extérieures et à s'adapter aux situations qui se présentent.
Ensemble de valeurs, de notions, de pratiques qui orientes les acteurs dans leur stratégie, leurs actions, leur environnement et qui permet leur communication. Cet ensemble peut-être considéré comme un système car ces valeurs, ces notions, ces pratiques sont dans un état d'interaction et de congruence. Elles se renforcent les unes les autres.Jean-Claude LUGAN, Lexique systémique et prospective…, p. 75.
Un scénario est un ensemble formé par la description d'une situation future et du cheminement des événements qui permettent de passer de la situation d'origine à la situation future. On distingue en fait deux grands types de scénarios : – exploratoires : partant des tendances passées et présentes et conduisant à des futurs vraisemblables, – d'anticipation ou normatifs : construits à partir d'images alternatives du futur, ils pourront être souhaités ou au contraire redoutés. Ils sont conçus de manière rétroprojective. (Michel GODET, La boîte à outils de prospective stratégiquedoudoune moncler uggs on sale new jordans , coll. Cahiers du LIPS, n°5, p. 42, Paris, CNAM, avril 2000).
Mise en harmonie acceptée par l'adulte de ses valeurs individuelles avec celles, collectives, qui servent de fondement à la vie sociale.
(Jérôme VIGNON, Vers une
ère nouvelle à l'aube du troisième millénaire, dans Jérôme VIGNON ea,
La stratégie consiste en la définition, la coordination, la mise en œuvre et l’ajustement des objectifs opérationnels, des cheminements ainsi que de l’ensemble des actions et des moyens adéquats, destinés à atteindre les finalités d’une organisation ou d’un territoire.
La systémique est la discipline dont le projet est l'élaboration et le développement des méthodes de modélisation des phénomènes perçus ou conçus complexes comme et par un système en général. (Serge DIEBOLD, Le petit lexique… p. 10).
Ensemble d'éléments en interactions tel que le tout est plus que la somme des parties. Un système n'est pas la réalité mais un moyen de la regarder.
(P. DELATTRE, Système, structure, fonction,
évolution, essai d'analyse épistémologique, Paris, Maloine, 1985,
La temporalité est la relation complexe que le présent établit à la fois en direction de l'amont et de l'aval, du passé et de l'avenir. (Jean CHESNEAUX, Habiter le temps, p. 18-19, Paris, Bayard, 1996).
Une tendance est une transformation mesurable ou observable au sein d'un système donné, et qui porte en germe les dynamiques et comportements futurs de ce système. (Philippe GABILLIET, Savoir anticiper, Les outils pour maîtriser son futur, p. 167, Issy-les-Moulineaux, ESF, 1999).
Une tendance lourde constitue un mouvement affectant un phénomène de façon suffisamment significative et sur une période suffisamment longue pour que l'on puisse prévoir son évolution dans le temps. (Philippe GABILLIET, Savoir anticiper…, p. 79).
De manière générale, on conçoit le territoire à la fois comme l'étendue définie de l'espace ainsi que comme la collectivité humaine et politique qui le peuple ou y exerce ses activités. Comme l'indique Roger Brunet, le territoire tient à la projection sur un espace donné des structures spécifiques d'un groupe humain, qui incluent le mode de découpage et de gestion de l'espace. ( Roger BRUNET, Les mots de la géographie, Dictionnaire critique, p. 480, Paris, La Documentation française, 1993.)
La transdisciplinarité se manifeste à la fois entre les disciplines, à travers les différentes disciplines et au delà de toute discipline. Elle a comme finalité la compréhension du monde présent, dont un des impératifs est l'unité de la connaissance. (La transdisciplinarité, Manifeste, Editions du Rocher, 1996. cité dans Serge DIEBOLD, Le petit lexique…p. 11).
Vision d'une société idéalement organisée et gouvernée [qui ne tiendrait pas compte des réalités].
Elément du système qui exerce ou est susceptible d'exercer une influence sur le problème étudié et dont il est anticipé la modification dans le futur. ont-size: 9.0pt; font-family: Tahoma">Elément du système qui exerce ou est susceptible d'exercer une influence sur le problème étudié et dont il est anticipé la modification dans le futur. |