Le Blog Le colloque 2012 Mise à jour : 27-05-2017 Domaine IntelliTerWal.net 2006 © Institut Destrée & Région wallonne
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La question de la légitimité et de la confiance en l'opérateur est importante dans la mesure où elle va déterminer à la fois la capacité de cet opérateur à mobiliser les acteurs autour du projet ainsi que, in fine, la légitimité du projet de territoire proposé.

En fait, sauf lorsque l'exercice de prospective constitue une démarche inscrite dans un dispositif réglementaire, de nature régionale, nationale, fédérale ou encore européenne, il n'existe pas de norme pour déterminer la qualité de l'opérateur. Toutefois, le positionnement de cet opérateur dans la société ou sur le territoire va induire sa légitimité et la confiance que les acteurs pourront avoir en lui. Les clefs de cette question résident probablement dans quatre critères : la gouvernance territoriale, la démocratie représentative, l'expérience dans la gestion publique, la compétence en prospective.

  2.1. La gouvernance territoriale

Le positionnement au centre de la gouvernance ainsi que la capacité d'interagir entre les trois sphères de la société ‑ sphère privée, sphère publique, société civile ‑ constituent des nécessités. Ce positionnement implique non seulement la reconnaissance, tant par les entreprises, les pouvoirs publics, les associations que les citoyens, des qualités d'indépendance, de transparence, de connaissance des acteurs, ainsi qu'une capacité de lier des partenariats avec ceux-ci.

  2.2. La démocratie représentative

Ce critère peut prendre plusieurs formes. Il peut s'agir du leadership fort d'un élu apparaissant au-dessus de la mêlée, soit parce qu'il exerce ou a exercé des mandats importants, soit parce qu'il apparaît porteur de l'intérêt général. Dans un territoire administratif clairement identifié, il peut s'agir du responsable de l'Exécutif qui exerce son mandat : président de Conseil régional, maire d'une grande ville, président d'une communauté urbaine, etc. Au niveau régional, particulièrement dans les entités fédérées ou les régions à pouvoir constitutionnel ou législatif, on devrait privilégier le Parlement comme lieu de base de la prospective régionale, parce que tant la légitimité que les conditions d'une bonne gouvernance (transparence, pluralisme, etc.) devraient y être grandes.

  2.3. L'expérience dans la gestion publique

Un organisme, privé ou public, déjà positionné et reconnu dans l'un des autres champs de la gestion publique territoriale comme l'évaluation ‑ y compris l'évaluation technologique, les démarches qualité, le dialogue stratégique, etc. ‑ pourrait capitaliser sur la légitimité et la confiance acquises dans ces disciplines souvent participatives, pour être opérateur de la prospective. Certaines universités peuvent être dans cette situation. Ce qui est essentiel pour les participants c'est qu'ils aient la conviction que le processus atteindra ses objectifs et que ses résultats pourront être pris en compte comme forces de changement et propositions de transformation de la société.

  2.4. La compétence en prospective

La compétence en prospective est un critère déterminant. Elle peut, pour l'opérateur prendre deux formes. D'une part, il peut s'agir d'une capacité à conduire soi-même l'ensemble du processus prospectif, c'est-à-dire d'en maîtriser suffisamment les méthodes et techniques concrètes d'animation, de réflexion et de recherche. D'autre part, il peut s'agir de la capacité à piloter un expert ou un groupe d'experts (consultants, universitaires, etc.) et à garder la maîtrise du processus et de l'interface avec le Comité de pilotage et les acteurs du territoire.